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Le petit journal de Saint-Félix
2 décembre 2007

UN PEU D'HISTOIRE

SON NOM :

Il est difficile de savoir à quel Saint est vouée la commune car il existe officiellement 70 Saint nommés Félix. Le plus connu d'entre eux est le Sanctus Félix qui devint pape au IIIè siècle. Le nom même dérive de l'adjectif "félix" qui signifie heureux. En 1789, sous la révolution française, les communes changèrent de noms, surtout quand elle en avaient un rappelant "la superstition ou l'ancien régime". Aussi, certains disent que pour Saint-Félix son nom révolutionnaire était "La Félicité". Ce qui est certain c'est qu'à partir de l'an III , le maire Louis Maichin, signait les actes du registre civil : "en la maison commune de Félix la Montagne".

LA MAIRIE :

C'est après la révolution de 1789 qu'une loi impose les mêmes textes de loi pour tout le territoire français qui est alors divisé en départements, cantons et municipalités.

Les premières élections municipales ont lieu en 1790. La population (d'hommes) élisait un groupe de personnes qui formait le conseil municipal chargé de la gestion de la commune.

Dés 1792, les registres de baptêmes, mariages et décès sont tenus par la municipalité. Avant la révolution, c'était le clergé qui était chargé de cette fonction rendue obligatoire par Charles IX. Il faudra attendre le 5 avril 1884, sous la troisième république qu'une loi soit votée afin d'imposer le mot "mairie". Napoléon 1er décide de nommer lui-même les maires des grandes villes, et charge le Préfet de faire la même chose pour les petites communes.

La maison commune fut fondée en 1874, d'après autorisation ministérielle en date du 20 août 1873, ainsi que la mare publique.

Le projet de construction de l'actuelle mairie remonte à 1946. Elle fut inaugurée en 1948. Outre la mairie et la salle de mariage, on trouve un vestiaire et des douches pour les sportifs et les gens de la commune. Il faut dire que derrière ce trouve le terrain de football. Sa construction coûta 1 500 00F.

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Liste des Maires ayant été élus à Saint-Félix :

Pierre Drabonnet - 1810

André Ecotier -  1811/1816

Prudent Almain - 1816/1822

Pierre Surun - 1822/1865

Germain Martineau - 1865/1876

Victor Berton - 1877

Germain Martineau - 1878/1907

Gustave Laurent - 1907 / 1912

André Roumanteau - 1912/1918

Alfred Maurin - 1919/1943

    Régis Boileau - 1943/1977

Roland Coussot - 1977/1985

Yvon terrien - 1985/1995

Jean Papineau - 1995/2001

Claude Hoffelt - 2001/ 2008

CULTURES ET PRODUCTIONS :

Au 19è siècle, la moitié des terres du canton, même plus, était cultivée en vigne. Le vin se vendait 30 F la barrique à Niort et à Saint-Jean-d'Angély. Il fallait peu de travail et il procurait un bon bénéfice. De nombreux propriétaires firent bâtir, vers 1850, de belles et grandes demeures, couvertes d'ardoises. Les tailleurs du pays, purent exercer leur habilité.

La vigne se cultivait à la main. On en plantait partout. Les autres cultures se pratiquaient en moindre importance. En 1870, on employait à peine pour le labourage, les charrues en fer et les herses en pointe de fer. Les grands propriétaires avaient des domestiques et les fermiers étaient peu nombreux.

Les petits propriétaires possédaient en général : une maison, une grange, un chai, des étables, une paire de boeufs, une vache, des "ouailles". Quelques "goulées" de vignes, de prés et de champs. Ils vivaient en général à l'aise. A cette époque la ferme produisait tout ce dont elle avait besoin. Le grain est livré au boulanger, qui en contre partie, remet des bons échangeables en pains. La vigne donne le vin. Potager et verger apportent légumes et fruits. Les abeilles fabriquent le miel et la cire. La basse-cour améliore l'ordinaire en oeufs et en viandes blanches. L'étable fournit le lait, le beurre et les fromages. Les noyers produisent les fruits dont on extrait une huile de grande qualité.

Bref, c'est l'économie en circuit fermé.

A partir de 1709, 1784, 1785, 1786 et 1788, l'hiver fut très froid et, l'été suivant, la grêle fut abondante. Cette série de misères des campagnes, se répercutant sur la ville, fut une des principales causes de la Révolution Française.

Le changement de régime n'amènera pas le bonheur. En 1789, la misère se fit sentir et les prix ne firent qu'augmenter. On organisa des ateliers pour procurer du travail au malheureux.

En 1948, l'élevage constituait le revenu principal, avec 100 chevaux, 50 boeufs, et 300 vaches laitières. Saint-Félix fournissait un million de litres de laits aux diverses laiteries. Aujourd'hui, il ne reste plus que celle de Surgères.

Aujourd'hui, la ressource de la commune est principalement basée sur l'agriculture céréalière et l'élevage mais cette dernière est en baisse par rapport aux décennies précédentes.

L'EAU / LA VIE :

Comme la plupart des villages, la vie à Saint-Félix, s'est structurée autour des édifices religieux et des points d'eau tels que fontaine, lavoir, puits qui subsistent encore sur le territoire de la commune.

La bujhée (la lessive)

Les femmes éprouvaient de grosses difficultés au moment de la" bujhée ". Cette activité se déroulait deux fois par an, une en hiver et une au printemps. A cette occasion, les femmes s'entraidaient. Il fallait beaucoup d'eau et ça c'était le travail des jeunes. Le gros linge sale stocké au fur et à mesure de son utilisation : draps, torchons, linge de cuisine, sacs, attendaient la grande lessive. La veille, des cendres étaient finement tamisées afin d'obtenir une poudre qui servirait à blanchir le linge.

Le matin, le "lessi" (liquide obtenu en délayant la poudre de cendres dans l'eau ramenée du puits), chauffait dans une "poueloune" (grand chaudron en fonte à deux anses, muni d'un couvercle dans lequel on peut faire cuire la pâtée pour les porcs ou bouillir la lessive) sur une chaudière en fonte.

Les femmes arrosaient le linge qui trempait dans la "pone" (cuvier à lessive en terre ou en bois). Le travail fastidieux nécessitait du doigté. A l'aide du pot à "bujhée" (godet fixé au bout d'un long manche), la préposée puise le "lessi" bouillant dans la "poueloune" et le verse lentement sur le linge pour que toutes les pièces en soit imprégnées. L'eau récupérée au bas de la pomme est réchauffée et le cycle est répété pendant des heures.

07grande_rue06_vieille_photo003Le lavoir

Après le "lessi", au petit matin, en route pour une journée au lavoir ! L'eau coulait claire et c'était beaucoup plus pratique pour battre et rincer le linge. Les jeunes et ceux qui n'avaient pas de travail étaient réquisitionnés pour le transport du linge mouillé et lourd, à l'aide de brouettes ou en carrioles.

Arrivées au lavoir, les femmes aussi appelées lavandières, s'agenouillaient sur le "baillot" (garde-genoux des lavandière), frottaient, battaient avec leurs battoirs, tordaient et rinçaient seule ou à deux.

Les conversations allaient bon train : ça papotait, ça gloussait, ça jasait. LE lavoir était devenu "le petit journal de Saint-Félix" parlé.

Dans l'après-midi, le linge était ramené dans les fermes pour être étendu sur les prés ou en recouvrant les baies basses. Une fois sec, le linge parfumé au lavandin séché, rangé dans les armoires, dispensait une fraîche senteur.

LES FÊTES :

Des fêtes populaires annuelles marquaient les périodes de l'année sans oublier le rite des battages et des vendanges.

Pour entrer au bal, les garçons sont les seules à acquitter un droit d'entrer. A la fin des années 50, le billet est remplacé par un tampon à encre violette qui s'imprime à l'intérieur du poignet.

L'assemblée de Saint-Félix, que l'on appelle frairie ou ballade (selon l'époque), se déroule sur deux jours, les 1er dimanche d'octobre et de mai, sur la place de l'église.



RELIGIONS :

Avant la révolution de 1789, la région fut dominée par l'abbaye bénédictine de Saint-Jean d'Angély qui percevait les dîmes les cens et autres droits seigneuriaux.

Au XIXe siècle, la vie du village fut marquée par la présence de familles protestantes, instruites et actives. Mais c'est dès le XVIe siècle, qu'Aunis et Saintonge furent gagnées à la religion réformée. Elles ont beaucoup participé à l'évolution agricole du village. Une des maison habitée par une famille protestante possédait deux grands pins francs qui indiquaient que la maison accueillait des protestants proscrits.

L'ECOLE :

06stf_lix0014La décision de construire une école publique fut prise en 1870. Mais à cause de la guerre, sa construction n'eut lieu qu'en 1872 et 1873. Son coût s'éleva à 11 300F.

En 1918 : 70 enfants dans une classe pour une institutrice

Elle fut par la suite regroupée avec une école voisine et ne fonctionnait plus qu'avec une seule classe. Elle fut définitivement fermée en 2006.


L'AGENCE POSTALE :
Une cabine téléphonique fut créée en 1913 et l'agence postale, fermée depuis, en 1928.


L'ARCHITECTURE :

Autrefois, les hommes se servaient de matériaux locaux pour construire les maisons et leurs dépendances.

Notre région, riche en pierre calcaire, leur a permis de puiser des moellons et de façonner des pierres de taille dont ils se sont servis. Les liants au mortier de chaux et de sable, pour bâtit leurs maisons. Les murs des habitations ne sont doc pas à l'origine en pierres apparentes mais enduits de chaux. Seuls les dépendances n'étaient pas recouvertes d'enduit.

Les toits à longs pans, à croupe ou en appentis sont pour la plupart recouverts de tuiles creuses en terre cuite.

En observant les façades des demeures et des bâtiments attenants, on remarque de multiples ornements et décorations tel que des corniches, la génoise, la crête de faîtage, le linteau, l'imposte...... qui font la richesse architecturale du Poitou Charente.

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