400ème vue du canada : La France sera aux premières loges le 3 juillet

La France occupera une place de choix aux célébrations de l’anniversaire de la ville de Québec. Le premier ministre français François Fillon mènera une délégation qui comprendra deux de ses prédécesseurs, Jean-Pierre Raffarin et Alain Juppé, de même que la candidate défaite à la présidence de l’Hexagone, Ségolène Royal.
La courte liste des invités de l’étranger pour le 400e est à toutes fins pratiques complète depuis vendredi, a appris Le Soleil. À Ottawa, une source a précisé que la France sera aux premières loges en tant que «partenaire étranger le plus important» du Québec. Le 3 juillet, aucun des dignitaires de l’étranger n’occupera un rang politique supérieur à celui du premier ministre Fillon.

L’Irlande, qui a aussi des liens historiques très forts avec Québec, déléguera son ministre des Affaires européennes, Dicke Roche. De façon étonnante, le Royaume-Uni, qui a exercé une forte influence sur la ville, sera absent de la tribune d’honneur. Le représentant du gouvernement britannique a annulé sa participation, hier.

Les États-Unis s’en remettront à leur ambassadeur à Ottawa, David Wilkins. Ceux qui attendaient la venue du vice-président Dick Cheney l’ont fait envers et contre tout réalisme politique. Le 4 juillet constitue la fête nationale des Américains, la dernière sous l’administration de George Bush.

D’autres élus des États-Unis ont tenu à se rendre ici, même s’ils ne prendront pas la parole pendant les événements protocolaires. C’est le cas du gouverneur du Vermont Jim Douglas et de son collègue sénateur Patrick Leahy.

La Belgique représente un cas incertain pour compléter une représentation internationale fort modeste. Selon des interlocuteurs du Soleil, Ottawa et Québec auraient trop tardé à confirmer leurs invitations.

Vingt-sept heures chrono

Les célébrations du 400e ont fourni un prétexte agréable à François Fillon pour reprendre la tradition des «rencontres alternées». Depuis 1979, sous René Lévesque, les premiers ministres du Québec et de la France se rendent visite à tour de rôle. En 2005, le Français Dominique de Villepin a annulé son passage lorsque des émeutes ont éclaté dans les banlieues parisiennes.

Comme le veut le protocole, M. Fillon débarquera à Ottawa le 2 juillet, avant de prendre la direction de Québec. Au total, M. Fillion et les ministres de son gouvernement séjourneront 27 heures à Québec avant de se rendre dans la région de Montréal.

Resserrer les liens

La rencontre de travail avec son homologue Jean Charest mettra l’accent sur la reconnaissance des qualifications professionnelles des ressortissants des deux pays, en particulier pour les professions médicales. Des pourparlers porteront aussi sur le Partenariat économique entre le Canada et l’Union européenne. Il s’agit d’un projet dont Jean Charest s’est fait le «champion», insiste-t-on auprès des médias.

Il s’agit de la 15e «rencontre alternée». Les liens entre le Québec et la France sont plus évidents en politique qu’en économie. En 2007, les ventes du Québec vers ce pays ont totalisé 1,2 milliard $, soit 3 % de nos exportations. Les importations françaises ont atteint 2,2 milliards $. Les entreprises françaises ont tout de même 330 filiales ici. Elles embauchent 20 000 personnes et brassent un chiffre d’affaires de 20 milliards $.

Michel Corbeil

Le Soleil